Sur les routes d’Irlande.

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Carnet d’Irlande.

20/04

Après quelques bières et du thé pour nous donner des forces on quitte Dublin dans le vieux camion de Malo. Il s’appelle Eckmühl, il a 24 ans et quelques problèmes de santé : il roule mais fatigue vite. 

Il fait nuit quand on arrive à Sligo. On décide de se caler sur un parking et d’y passer la nuit.

La nuit fut compliquée. Je fais 1m87 et Malo n’est pas petit non plus. Son camion, lui, fait 1m85 de large et on va devoir se serrer. 
Sale nuit mais la vue du surf qui m’attend au bout du tunnel m’aide à me réveiller.
On file choper de la wax, soutirer quelques infos aux locaux et direction Easky ! Le forecast annonce 1m70 ouest avec une bonne période et un léger vent offshore.
On a faim de vagues, le déjeuner peut attendre !

En arrivant sur le spot, la réalité est bien loin de nos rêves. La houle n’est pas assez Nord ? Mauvaise marée ? Mauvais forecast ? L’Irlande nous lance ses premiers défis : c’est flat.
On ne se décourage pas, on trace vers Bundoran, sur la route on passe proche du village de Mullaghmore et sa vague mythique éponyme. On est comme des gosses mais on n’a pas le temps de s’y arrêter : le surf d’abord !
Le spot n’est pas aussi propre que prévu mais on se met à l’eau. On a déjà assez observé pour ne pas se faire enfermer dans le propre jeu du surfeur-checkeur.
Malo n’a pas surfé depuis quelques temps, ça lui fera les bras, moi aussi.
Session acceptable.
Quelques bouts sympas mais ça ferme souvent.

Un contact de Malo en France nous a parlé d’un secret spot pas très loin sur la côte. On décide d’y aller pour passer la nuit. 
Une fois là-bas, les vagues sont parfaites ! Pourquoi on a loupé ce spot aujourd’hui ? On se prépare un dîner sommaire et au lit. Demain s’annonce grandiose.

21/04

Je dois être un salopard, un mauvais perdant ou juste un sadique mais j’ai fait passer une nuit d’enfer à Malo. Le V12 que j’ai dans la gorge n’a fait que vrombir. 
Mais ça ne l’empêche pas d’envoyer des gros turns, des cutbacks sur sa 7’4 Zaka chopée pour 50 balles. Pas besoin de la dernière Hayden Shape ou DHD pour tout défoncer dans l’eau.
Pour ma part, je surfe une Torq 6’10 qui commence à prendre l’eau. Ma rame est déjà minable, mais là ça n’arrange pas mes affaires. Heureusement, enchaîner les sessions au Maroc et en Bretagne lors du dernier mois paye, mes bras sont restés en forme.

Les vagues font 1m50 mais le manque d’eau nous oblige à sortir. La dalle rocheuse n’a pas l’air accueillante.

La session terminée on établit le camp de base, un peu de lecture, un riff de guitare et au lit.

22/04

Réveil ensoleillé ce matin, c’est assez rare pour le souligner.
Les vagues sont belles : 1m20, léger vent offshore et une seule personne à l’eau. Les combis encore humides, on se dépêche. Toute personne ayant pu surfer une vague parfaite sait à quel point il est rare d’y être en petit comité, sauf qu’ici, sur la côte ouest irlandaise, c’est monnaie courante.
Après avoir profité du soleil on se refait une petite session dans l’après-midi et on s’empresse d’étendre nos combis car on espère pouvoir les enfiler sèche demain. Un vrai luxe en Irlande.
Petite bière et fruits de mer, on discute assis en haut de cette falaise verdoyante en regardant le soleil se coucher.

23/04

Au réveil, les vagues sont monstrueuses (peut être trop pour moi d’ailleurs). On se dépêche d’enfiler nos combinaisons que l’excitation fait paraître plus sèches et on part scorer.
Vous vous demandez comment était la session ? Intense !
Je me suis fait très peur lors de cette session.
Je prends des gros sets sur la tête et je ne fais pas le malin, je finis par sortir de l’eau car je n’ai pas les bras pour partir assez tôt et je me fais quasiment systématiquement éjecter vers la zone d’impact. J’ai pas pris grand-chose mais ça valait le coup de se mettre à l’eau.
Malo se gave et pousse la session juqu’au sunset.

24/04

On décide d’aller voir la vague de Mullaghmore en espérant observer des sets sur ce spot mythique.

Malheureusement la houle n’est pas assez conséquente, ni la période. 
On se pose dans un café à l’abri du vent puis on file déjeuner à Bundoran. Il pleut et les rafales de vent atteignent les 50kmh, on aperçoit quand même quelques surfeurs téméraires à l’eau.
On décide de se rapprocher en trouvant un accès sur la jetée au sud de la baie de Bundoran.
On découvre alors une vague méchante, creuse, qui semble proche d’un slab par moment.
On est fatigué de la nuit passée et la motivation peine à sortir le bout de son nez. 
Malo se chauffe en premier. Ma motivation reste à zéro et je décide de le shooter depuis le camion, surtout que l’angle de vue est parfait.
Après quelques photos je me rends compte que je suis peut-être en train de rater une bonne session. Je me change et file le rejoindre.
Heureusement que ce n’est pas un beachbreak car la taille de la houle m’aurait empêchée de passer la barre. 
Les sets atteignent les 3m et je suis ravi de pouvoir contourner la vague à l’inside.
L’atmosphère est flippante et je dois avouer ne pas être rassuré à l’eau. La météo n’arrange rien, l’ambiance est franchement anxiogène.
Malo est moins terrifié, contrairement à moi, il rame et se lance sur des bombes avec quelques gros wipe out.

À mon tour de partir, je me lance sur une vague que je surfe jusqu’au milieu de la baie. Alors que l’on est peu nombreux à l’eau, on aperçoit un homme à la longue barbe blanche, une soixantaine d’année bien passée il rame péniblement sur une planche de huit pieds. 
Quelques minutes plus tard je le vois partir sur une montagne de 3m et se caler dans le tube sans effort. Il s’avère que ce type c’est Barry Britton, un pionnier du surf en Irlande.

On rentre à la rame au camion pour se changer avant de trinquer autour d’une Guinness.

25/04

La tempête bat son plein et aucun spot n’est praticable. La houle ayant grossit on retourne voir Mullaghmore. L’océan est en chantier. On analyse le forecast du lendemain, en pariant sur une fenêtre de houle plus Nord que d’habitude : Easky devrait marcher.

26/04

Pari gagnant, on se réveille face au spot : deux types à l’eau et une vague parfaite.
En rédigeant ces pages j’ai l’impression de me répéter chaque jour et je peux vous dire que c’est tout à fait ça : le surf est en Irlande est d’une redondante perfection.

27/04

Aujourd’hui la bonne nouvelle c’est qu’il y a du soleil, alors on décide de faire sécher nos fringues et nos combinaisons comme des gitans sur le parking de Lidl.
La houle s’annonce pourrie toute la semaine et on décide de quitter la région de Sligo pour descendre au sud, juste en dessous du Connemara à Lahinch.

02/05

On a dormi sur un parking pas loin de Lahinch car l’endroit est plus touristique que le Nord, ce qui nous empêche d’établir notre camp où bon nous semble.

On décide d’aller checker différents spots en espérant en trouver un qui fonctionne.
Après une exploration sans succès, on décide de tirer un peu plus au Nord au niveau des Cliffs of Moher. On a entendu parler d’un spot à Doolin dont on ne sait pas grand-chose.  
Le cadre est particulièrement agréable, on trouve des vagues à surfer en premier plan et les Cliffs of Moher au second plan.
Si vous ne connaissez pas ces falaises, sachez juste qu’elles font passer Etretat pour un vulgaire caillou et que le spot d’Aileens que l’on peut apercevoir en contrebas est aussi inhospitalier que le flanc de la falaise.
On décide de passer le reste de l’après-midi sur le parking de Doolin à pêcher en espérant voir des vagues se profiler.
À vrai dire on en voit une au large qui déroule et s’enroule autour d’une petite île mais la distance rend notre jugement peu fiable.
Est-ce gros ? Petit ? Surfable ? 
À vue d’œil, pour y accéder il faudrait ramer une petite demi-heure en espérant qu’aucun courant puissant nous emmène au large car on doit traverser une sorte d’estuaire dans lequel passent des ferrys reliant Doolin aux autres îles au large.

Finalement on décide de passer notre tour, on aura des vagues demain et on a déjà soutiré quelques infos aux locaux.

04/05

Le réveil sonne et on se lève tranquillement en observant le spot évoluer lentement avec la marée.

Il semble y avoir du monde au peak, on décide de partir à la rame sur Crab Island pour juger ce que vaut cette vague.
On avait surestimé la distance et le courant, au bout d’un petit quart d’heure de rame on se retrouve tous les 3 au peak. 
La dalle est acérée et la houle qui la heurte semble créer un petit slab avec peu de fond.
La vague se lève d’un coup et heureusement qu’il n’y a qu’un mètre car elle a l’air méchante.
Après avoir laissé les locaux s’habituer à notre présence on décide de se lancer petit à petit.
Quelques minutes seulement après notre arrivée, un local commence déjà à nous faire des remarques et lancer des piques. Me voilà rassuré, le connard n’est pas une espèce endémique à la France.
Les vagues sont techniques, rapides et creuses. Elles sont rapides et on est vite éjecté par la lèvre. Les locaux sont vraiment bons et il y a du niveau à l’eau. 
Finalement le peak se vide assez rapidement et on termine la session à 4 sur la marée basse qui ne laisse aucune chance de tomber sans toucher le fond.

On rentre à la caisse et on décide d’aller manger un bon full Irish breakfast à une trentaine de minutes de Doolin.

On se motive à retourner à l’eau à Crab Island, la droite tubulaire que l’on a surfé le matin même.
La nuit tombe, il fait de plus en plus froid et les vagues sont massives. Après quelques minutes de surf et de superbes vagues surfées, une série approche et vient nous casser dessus. Je suis en plein milieu de la zone d’impact, face au peak qui m’oblige à faire des apnées successives pour éviter les lèvres furieuses qui veulent m’assommer.
En tournant la tête j’aperçois Malo qui ne semble pas passer un moment plus agréable que moi. J’arrive à m’extirper de ce bourbier et remonte au lineup complètement épuisé.
La nuit finit par tomber et on rentre à la rame jusqu’au camion, frigorifiés par des températures hivernales alors que l’on est en Mai : il fait 5 degrés et le vent souffle.

05/05

La nuit a été fraîche. On prend notre café en observant les vagues pendant que la marée descend.
Je m’habille en premier et pars solo à Crab Island où seulement 2 surfeurs se partagent le line-up. L’un est très souriant et avenant alors que l’autre a le visage fermé et aigri, le visage du surfeur local par excellence. 
Le spot se rempli assez rapidement et on se retrouve une bonne vingtaine à l’eau.
Le local de la veille est là, toujours aussi imbu de sa personne. Aujourd’hui il a enfilé son costume de gendarme et décide qui part et qui ne part pas sur les vagues. C’est inédit et on n’a jamais vu ça ! Le type braille « you! », « now! », « not you! ».
À l’eau, le niveau est à son paroxysme et le menu du jour c’est « barrel ». Tous les locaux tentent le tube à chaque vague et c’est un festival. Le spot est trop blindé et il est quasiment impossible de prendre une vague sans qu’un type ait la priorité, on décide donc de rentrer.
Sur le parking on se change et j’aperçois une cagole irlandaise en legging léopard et autres accessoires clinquants. Ça ne loupe pas, quelques minutes plus tard le sheriff de Doolin sort de l’eau et va embrasser sa dulcinée….

06/05

Aujourd’hui, une super droite déroule longuement dans la baie. On hésite et finalement on ne va pas à l’eau. Ce n’est pas l’envie qui manque mais demain est notre dernier jour et on a prévu de faire les touristes et visiter le coin.
C’est un dilemme qui s’impose souvent à tout surfeur qui voyage car il n’est pas toujours facile de pouvoir surfer et visiter…

07/05

Le réveil est agréable face à une petite crique à l’eau translucide à l’abri des vagues. On en profite pour lire un peu avant de se remettre en route pour Doolin. C’est notre dernière session et il ne faudrait pas rater la marée basse.
On arrive super excités sur le parking malgré la météo hivernale. On est comme des gosses, la droite a l’air de fonctionner super bien et il n’y a personne à l’eau.
On se change rapidement et on fonce crapahuter sur les rochers pour pouvoir se mettre à l’eau.

Les vagues tiennent leurs promesses et c’est peut-être la meilleure session du trip pour notre dernier surf !
En tout cas les plus longues vagues c’est sûr.
Après 2h de surf intensif et les bras amorphes, je décide de ramer au large pour prendre une dernière vague, une bombe. Pour cela je dois attendre une bonne vingtaine de minutes avant d’apercevoir la crête d’une vague au large. 
Je me place, elle est pour moi.
Alors que je rame avec le reste d’énergie que mon corps peut produire, je réussis tant bien que mal à partir sur la vague. Elle est rapide et la première section casse direct après le take off. Je suis backside et je fais tout pour passer, j’aperçois alors un français ramer sur la vague et me dropper.
Cette section j’allais la passer, c’était la dernière vague du trip et un connard de français en a décidé autrement. On était 7 à l’eau, des vagues pour tout le monde, mais lui a décidé de me taxer…

J’ai vraiment les boules et je dois rentrer avec une vague merdique au bord pour regagner le camion. Pas grave, il me suffit de repenser à toutes ces belles sessions pour me calmer et retrouver le sourire.

Après pas mal de kilomètres avalés on arrive finalement à Dublin.
Pour ma part il me reste 3-4 jours pour décider de ma prochaine destination.

Ça a du bon de ne pas travailler.

20/04

After a few beers and tea to give us strength we leave Dublin in Malo’s old truck. He named it Eckmühl, its 24 years old and has a few problems but it works well enough to get us around. 

It’s dark when we arrive in Sligo. We decide to crash in the car park for the night.

The night was complicated.
I’m 1m87 tall and Malo is not small guy. His truck is 5’8″ (1m72) wide and we have to squeeze in. 
Long night but the sight of the surf waiting for me at the end of the tunnel helps me to wake up.
We find a local surf shop and grab some wax, the guys there give us a hint on where to go – direction Easky! The forecast shows 1m70 west swell with double digit period and a light offshore wind.
We are hungry for waves. Lunch can wait!

Once we get there the reality is far from what the forecast predicted. The swell is not north enough? Bad tide? Shit forecast? Ireland throws us its first challenges: it’s flat.
We’re not discouraged, we head towards Bundoran, on the road we pass by the village of Mullaghmore and its mythically powerful wave. We are like overexcited children but we don’t have time to stop there: surfing first!
The spot is not as clean as expected but we hop in the water. We’ve already seen enough to not get locked into the a forecast guessing mind game.
Malo hasn’t surfed for a while, so it’ll be a good thing for him as well.
Acceptable session.
A few nice ones, but a lot of closeouts.

A contact of Malo in France told us about a secret spot not far from the coast. We decide to go there to spend the night. 
We arrive and the waves are perfect! Why did we miss this spot today? We prepare a small dinner and go to bed. Tomorrow is going to be great.

21/04

I feel bad for Malo, I was passed out last night counting sheep and sawing logs, not sure how he managed to sleep. 
But that didn’t stop him from throwing some big turns, some cutbacks on his 7’4 Zaka – picked up for 50 bucks. Doesn’t take the latest Hayden Shape or DHD to knock it out of the water.
As for me, I’m surfing a Torq 6’10 that’s starting to take on water. I already have one bad wing and this isn’t helping. Luckily, having made trips to Morocco and Brittany over the last month has paid off, my arms have stayed in shape.

The waves are 1m50 but the lack of water forces us to get out. The rocky slab doesn’t look welcoming.

With the session over, we set up base camp, some reading, a guitar riff and off to bed.

22/04

We awake to the sun this morning, it’s rare enough to point that out.
The waves are beautiful: 1m20, light offshore wind and only one person out. Wetsuits still wet, we hurry. Anyone who has been able to surf a perfect wave knows how rare it is to be in a small group. Here on the west coast of Ireland it’s commonplace.
We come in and enjoy the sun, wind up having another little session in the afternoon.
Small beer and seafood dinner. We chat sitting at the top of this green cliff watching the sunset.

23/04

On waking up, the waves are monstrous (maybe too big for me). We hurry to put on our wetsuits on and get after it.
You wonder how the session was? Intense!
I scared myself this session.
I took some big sets on the head, I ended up getting out of the water as I didn’t have the arms to paddle out quick enough. It was almost as if I was aiming for the impact zone. I didn’t catch many waves but it was worth it to get in the water.
Malo pushes the session to the sunset.

24/04

We decide to go to Mullaghmore in hopes of catching a glimpse of this mythical spot.
Unfortunately the swell is not big enough, nor the period. 

We end up in a café sheltered from the wind and then to Bundoran for lunch. It’s raining and the wind gusts reach 50kmh, we see some surfers in the water.
We find closer access on the pier south of Bundoran Bay.
Once there we discover a nasty, hollow wave, which resembles a slab at times.
We are tired of last night and the task ahead looks daunting.
Malo is the first to show excitement. My motivation remains at zero and I decide to shoot photos from the truck.
After a few shots I realize that I’m missing a good session. I suit up and head out to sea. 
Fortunately it’s not a beachbreak because the size of the swell would have prevented me from getting out the back.
Sets reach 3m and I’m happy to be able to go around the wave inside.
I begin to feel my nerves and I must confess that I’m not reassured once in the water. The weather doesn’t help, dark and grey – I am anxious.
Malo is less terrified, unlike me, he rows and launches himself into bombs accompanied by a few big wipe outs.

When it’s my turn to go, I put my head down and take off on a wave that I manage to surf to the middle of the bay. While there are only a few of us in the water, we notice an older man with a long white beard, in his sixties. He paddles by us on an eight-foot board. 
A few minutes later I see him take off on a 10-foot mountain and wedge himself effortlessly into the tube. It turns out the guy is Barry Britton, an Irish surfing pioneer.

We head back to the truck where we change before raising a Guinness to the day. 

25/04

There’s a storm in full swing and nothing is surfable. The swell has grown so we head back to Mullaghmore. The ocean looks like it’s under construction from the winds. We analyze the forecast for the next day, we hold out hope for a swell window more North than usual: Easky should work.

26/04

We luck out. We wake up and look out the window: two guys in the water and a perfect wave.
While writing these words I feel like I’m repeating myself day after day the surf in Ireland is redundant perfection.

27/04

Good news, it’s sunny. 
The swell looks crappy for the next week and we decide to leave the Sligo area to go down south, just below Connemara in Lahinch.

02/05

We slept in a parking lot not far from Lahinch as it’s more touristic than the North, which prevents us from setting up camp wherever we want.

We decide to check different spots hoping to find one that works.
After an unsuccessful exploration, we decide to shoot a little further north to the Cliffs of Moher. We heard about a spot in Doolin and decide to have a look.  
What we find is a beautiful setting, there are waves in the foreground and the Cliffs of Moher as the backdrop.
We decide to spend the rest of the afternoon on the car park of Doolin fishing hoping to see the swell march in.
We spot a set offshore wrapping around a small island, It’s hard to make a judgment from this distance.
Is it big? Small? Surfable? 

We decide to pass on what looks like a 30 minute paddle out, we’ll have waves tomorrow and we’ve already got some reliable information from the locals.

04/05

The alarm clock rings and we get up quietly watching the spot change slowly with the tide.
There’s a crowd at the peak, we decide to paddle out to have a better idea of what this wave is worth. We overestimated the distance and the current, and after a 15-minute paddle we find ourselves at the peak. 
The rock-reef is sharp and the swell that hits it creates a small slab with little bottom.
The wave rises suddenly and breaks quickly. 
After having let the locals get used to our presence we decide to try our luck.

Only a few minutes after our arrival, one of the locals tosses some unfriendly words our way, reminding us that we’re visitors. I’m happy the asshole is not an endemic species in France. 

The waves are fast, hollow and technical. The locals know the spot well and it shows in their surfing ability. 
Finally the peak empties as the tide drops too low, leaving no chance of falling without touching the bottom.

After the session we head back to Doolin for a full Irish breakfast.

We then head back to Crab Island, the tubular right that we surfed just a couple hours earlier. 
Its getting darker and colder and the waves are massive. After a few minutes a series approaches and we are not in the right place. I wind up right in the middle of the impact zone, facing a peak which forces me to under with a deep-breath hold. I just want to avoid the fury happening just above me.
After coming up I turn my head to see Malo who doesn’t seem to be having a better time. Somehow I manage to get out the back and am completely exhausted.

The night finally falls and we paddle back to the lorry, chilled by winter temperatures in May: it’s 5 degrees and the wind is howling.

05/05

It’s been a cold night.
We’re having our coffee watching the waves as the tide goes out.
I get dressed first and go solo to Crab Island where only 2 surfers share the line-up.
One is smiling and friendly while the other sports a bitter face, the face of the local du jour.
In no time at all there’s 20 surfers in the water, word spread quick this morning.
Yesterday’s local is out looking a bold as ever. He’s organized the lineup like a general. I’ve never seen anything like it! The guy shouts « you go now!  » and « not you!’’.
It’s barreling out there and the level of surfing is high. All the locals try their hand at getting some shade. The spot is overcrowded and it’s almost impossible to have priority, so we decide to go back.

07/05

The awakening is pleasant in front of a small creek with translucent water sheltered from the waves. We take the opportunity to read a little before setting off again for Doolin. This is our last session and we don’t want to miss the low tide.
We arrive super excited despite the winter weather. We’re like kids, there’s a right that seems to be working great and there’s nobody in the water.
We change quickly. 

The waves may be the best of the trip. What luck for our last session!
After 2 hours of intense surfing I decide that my last wave needs to be a bomb. For that I wait a good twenty minutes before seeing the crest of a wave offshore. 
I place myself and call off the others, this ones for me.
As I paddle with the little energy I have left, I manage to get to my feet. It’s fast and the first section breaks right after the take off. I’m backside and I do everything I can to get through, when I see a Frenchman paddling on the wave and dropping in on me.

I had enough speed and stability to make the section, it was the last wave of the trip and some French asshole decided otherwise. There were 7 of us in the water, waves for everyone, but he decided to tax me…

I’m really pissed off and I have to go home with the thought of a shitty last wave. It doesn’t matter. With so many great sessions these past days it’s not hard to calm down and smile again.

It’s good not to have a job.